Pourquoi l’ashtanga yoga peut il être vu comme une médecine holistique ?

Le yoga, bien que discipline millénaire initialement pratiquée en Asie, a vraiment percé ces dix-vingts dernières années en France. Souvent perçu comme une gymnastique visant à améliorer la souplesse, mon propos ici est de vous montrer qu’il est bien plus que cela. Selon moi, le yoga peut être vu comme une véritable médecine holistique. Il existe plusieurs styles de yoga mais je me concentrerai ici sur l’ashtanga yoga, le style que je connais le mieux.

L’ashtanga yoga en quelques mots.

L’ashtanga vinyasa yoga est un style de yoga dit “dynamique” développé par par Shri Pattabhi Jois. Dans ce style, l’enchaînement des postures (ou asanas) est très codifié (sous la forme de séries) ce qui en est l’une de ses originalités. Cette codification stricte permet au pratiquant, une fois qu’il connaît la série, de pouvoir se concentrer et mieux entrer en soi sans se soucier de la posture suivante. De plus, l’aspect dynamique de ce yoga réside dans le fait que les postures sont enchainées dans un véritable flow se basant sur la respiration du pratiquant ce qui en fait une discipline assez physique.

Les asanas : l’aspect physique du yoga.

Les asanas sont généralement l’aspect le plus connu du yoga. En ashtanga yoga, ces postures réclament une certaine tonicité, de la force musculaire mais aussi beaucoup de flexibilité. Ainsi, pratiquer ce type de yoga régulièrement vous renforcera musculairement parlant tout en vous faisant gagner en souplesse et flexibilité. De plus, cette pratique permettra petit à petit de dénouer les tensions et rééquilibrera votre système musculo-squelettique. Votre sens de l’équilibre évoluera également positivement de même que votre stature. Par ailleurs, vous sentirez davantage votre corps et bénéficierez également d’une meilleure conscience corporelle.

Lorsque les tensions se libèrent, des tremblements peuvent apparaître dans le corps. C’est non seulement vos muscles qui travaillent mais il y a aussi tout un ré-équilibrage de votre système nerveux qui s’opère. Lorsque que vous faites des exercices physiques intenses, c’est préférentiellement votre système nerveux sympathique qui s’exprime. 

La respiration Ujjayi.

En ashtanga yoga, c’est la respiration qui va amorcer le mouvement. Mais pas n’importe quelle respiration : la respiration dite Ujjayi. Cette respiration a pour particularité qu’elle s’effectue uniquement par le nez à l’inspiration comme à l’expiration. De plus, elle s’effectue en contractant légèrement l’arrière de la gorge générant un son assez rauque.

Mais cette respiration a plusieurs avantages :

  • elle permet notamment de faire monter le corps en température qui amène la transpiration et par la même l’évacuation des toxines du corps.
  • elle permet au corps d’être plus flexible et permet d’aller plus loin dans les asanas sans se blesser.

Les drishtis, une composante de l’aspect méditatif du yoga !

En ashtanga yoga, vous ne faites pas les asanas tout en pensant à autre chose ! Par exemple, nous l’avons vu que la pratique des asanas s’effectue avec la respiration Ujjayi. Ainsi, les asanas et la respiration sont coordonnés. A un niveau avancé, le pratiquant sait qu’à la xième respiration, c’est cet asana qui doit être réalisé et il coordonne parfaitement asana et respiration. Cela demande, d’être pleinement dans ce que vous faites sans quoi vous êtes vite perdus dans le nombre de respirations et les asanas à faire.

Mais ce n’est pas tout, les drishtis sont important. Les drishtis ce sont le regard, là où les yeux se posent quand on pratique les asanas. Pour chaque asana, en théorie, il existe un dristhi (une fois on regarde son nez, une fois son nombril…). Et ces drishtis permettent là encore la concentration. Comment voulez-vous ne pas être concentré en faisant les asanas en coordination avec la respiration et les drishtis !

Il en résulte que la pratique de yoga devient une forme de méditation dans l’instant présent ou vous devenez pleinement conscient de ce qui passe en vous et dans votre corps. 

Les bandhas, verrous énergétiques.

Les bandhas sont connus pour être des verrous énergétiques. Dans la pratique du yoga, on vous demandera d’activer ses bandhas en serrant certaines parties du corps pendant la pratique. Cela vous permettra de ne pas laisser s’échapper l’énergie du corps mais aussi vous donnera davantage de force pour effectuer les asanas. Dans une pratique assidue, vous aurez alors l’habitude d’activer constamment ces bandhas. 

Shavasana : la détente finale du yoga.

yoga

Couché, vous êtes immobile et vous focalisez sur votre ressenti. Le yoga attache une grande importance à cette position à effectuer pendant une bonne dizaine de minutes après la pratique.  L’idée est de rester le plus immobile possible. Ainsi, après l’activation du système nerveux sympathique pendant l’effort c’est le système nerveux parasympathique qui va s’activer préférentiellement pendant Shavasana.

Ce système nerveux parasympathique est responsable notamment des processus de régénération, de réparation. On dit que votre système nerveux se “recable” pendant cette position ce qui est très bénéfique.

L’ashtanga yoga, une approche globale de l’être humain.

Pour ceux qui n’ont pas encore lu mon ebook (gratuit), je rappelle ici que l’être humain est faite de multiples dimensions ou couches. 

yoga

Nous pouvons dire que l’être humain a une dimension :

  • énergétique (méridiens, chakras et autres corps énergétiques)
  • corporelle (notre corps physique)
  • émotionnelle (peur, joie, colère, tristesse…)
  • mentale (nos pensées)
  • spirituelle (nous sommes tous reliés à quelque chose de plus grand que nous même)

Dans ce court article, j’ai voulu vous montrer que la pratique de l’ashtanga travaille en fait sur toutes ces dimensions ce qui fait du yoga selon moi une vraie médecine holistique (globale).

En résumé :

  • la pratique de la respiration Ujjayi (mais aussi du pranayama non abordé dans cet article) permet de faire circuler l’énergie dans le corps. De ce fait, un pratiquant un peu assidu et sensible aux énergies subtiles pourra ressentir durant sa pratique ces flux d’énergie circuler en lui et libérer certains blocages.
  • la pratique des asanas permet de muscler son corps tout en équilibrant le système musculo-squelettique. A l’image du pilates ou d’autres sports, vous renforcez vos muscles profonds, vous alignez votre corps, détendez les muscles trop tendus et renforcez les muscles plus faibles.
  • vous rééquilibrez vos émotions également. Tentez de faire du yoga quand vous êtes triste ou dépressif ou en colère. Vous verrez que ces émotions ont un impact sur votre corps qui sera plus raide. Après une heure de yoga, vous vous sentirez plus légers à la fois au niveau corporelle mais aussi des émotions.
  • vous avez compris également que la pratique du yoga se fait dans un état d’esprit. Vous êtes dans le moment présent en synchronisation avec la respiration tout en activant les bandhas. Et en utilisant les bons drishtis ! Si vous respectez cela, alors vous êtes dans le moment présent et réaliser une sorte de méditation en mouvement. Qui permet de se désidentifier des schémas mentaux et de prendre du recul.
  • Quant à l’aspect spirituel, il est moins évident. Car vous pouvez faire tout cela et vous moquez de l’aspect spirituel. Mais si vous êtes curieux, vous allez avoir envie de connaître un peu mieux le yoga. Qui sont les maîtres qui ont crée ce style ? Vous allez peut être avoir envie de lire les sutras ou encore de partir en stage en Inde. Et petit à petit, indubitablement, vous allez plonger dans les aspects spirituels du yoga.

Pour finir, quelques liens vers des études sur les bienfaits (de tous ordres) du yoga.

Merci à Stu Girling pour recenser ces études !

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